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 L'astrologue (Mordheim)

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Hadral
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Hadral


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L'astrologue (Mordheim) Empty
MessageSujet: L'astrologue (Mordheim)   L'astrologue (Mordheim) Icon_minitimeJeu 28 Jan - 21:19

Première partie

Dans la pénombre permanente qui baignait les rues dévastées de la cité de Mordheim, Arnulf avançait d’un pas lourd. Silhouette ramassée évoluant au milieu de la ruelle étroite, seul le bruit de ses pas venait rompre le silence presque surnaturel qui planait tout autour. Mais peu importait à Arnulf qu’on puisse l’entendre à des lieues à la ronde, il n’avait nullement l’intention de se montrer discret. C’était même tout le contraire.
De sa main gauche il gratta le moignon qui depuis peu avait remplacé son bras droit si alerte. Ce dernier avait pendant toutes ces années brandi l’épée qui l’avait jusque là maintenu en vie. Arnulf avait été un bon bretteur, portant des coups précis et puissant, détournant les attaques de ses adversaires avec sa rondache. Avant de venir à Mordheim, il était même l’un des meilleurs éléments du cinquième régiment d’épéistes du Reikland. On n’en aurait pas moins attendu du fils de celui qu’on avait surnommé « Klaus l’étripeur de peaux-vertes ». Mais à cet instant, l’épée d’Arnulf était restée au foureau. Non qu’il n’aurait pu s’en servir de sa main gauche. Les mutilations et autres amputations « chirurgicales » auxquelles avaient régulièrement recours les médecins de l’armée l’avaient incité à s’entraîner des deux mains, et les évènements récents lui avaient cruellement démontré qu’il avait eu raison. Simplement, aujourd’hui son arme ne lui serait pas d’une grande utilité, pas contre ce qu’il allait devoir affronter. Et de toute manière, il n’avait guère le coeur à s’en servir.
Ce qui restait de son bras droit le démangeait terriblement. Il doutait que l’amputation à laquelle ils avaient du procéder en urgence lui sauve la vie. La démangeaison se propageait petit à petit, et son moignon prenait une teinte violacée qui lui donnait la nausée. Arnulf savait que bientôt la douleur s’étendrait dans tout son corps, et alors seul Sigmar saurait ce qu’il adviendrait de lui. Il avait bien une idée sur la question, cependant il refusait d’y penser. Mais le pire de tout était l’odeur. Et si ses pas ne suffisaient pas à attirer l’attention sur lui, cette odeur immonde s’en chargerait.
Arnulf était suivit et le savait. De chaque côté de la ruelle, deux groupes d’hommes progressaient en silence sur les toits en ruine et les passerelles improvisées. S’il avait tourné la tête, il ne les aurait peut-être pas aperçu. Ces hommes étaient expérimentés et ils savaient se frayer un chemin parmi les décombres en restant remarquablement silencieux compte tenu des conditions. Ce n’était cependant pas suffisant pour tromper le Reiklander. Bon, il fallait bien admettre que s’il n’avait pas été au courant de leur présence il ne les aurait sûrement jamais remarqué. Quoi qu’il en soit, il poursuivait son chemin, faisant un tel bruit que n’importe qui l’observant aurait du trouvé cela suspect.

Le capitaine Archibald Liedermann suivait sa troupe à travers les toits en ruine, sans quitter de son œil valide l’individu qui avançait seul dans la rue en contrebas. Devant lui deux de ses hommes portaient un grand filet lesté. Ils étaient précédés par deux archers accompagnés du lieutenant Holzer qui leur faisait office d’éclaireur. De l’autre côté de la ruelle, à couvert dans les ruines, Leonhard Fleish et le reste de la bande avançaient de même.
Josef Holzer était sous les ordres de Liedermann depuis de nombreuses années. Avant de venir à Mordheim, du temps où ils pouvaient encore être considérés comme des réguliers, ils avaient tous deux participé à de nombreuses campagnes contre les orques infestant le Reikland. Ils y avaient acquis une grande expérience de la bataille rangée. Expérience qui leurs avaient été absolument inutile lorsqu’ils avaient mis les pieds dans cette cité maudite. Néanmoins c’était en combattant les orques qu’un lien solide c’était tissé entre les deux hommes, et que leur relation de supérieur à subordonné s’était mué en relation d’amitié. Archibald savait pouvoir compter sur Josef en toutes circonstances. Des hommes de la trempe de Holzer, il n’y en avait jamais assez sous les ordres d’un commandant impériale. Et encore moins lorsqu’il s’agissait de s’aventurer dans une ville où chaque gravas pouvait abriter un danger potentiel.
Les prouesses du capitaine Liedermann lors de ces campagnes lui avaient valus quelques honneurs et lui avait coûté son œil gauche. Néanmoins Archibald était toujours aussi habile avec ses pistolets, et il pensait que son allure de vieux capitaine borgne l’aidait à se faire écouter –et craindre- des soldats sous ses ordres. Liedermann n’avait cependant pas à se plaindre de ses hommes. Après cinq mois passé dans la région de Mordheim, il n’avait eu à déplorer ni désertion ni insubordination, et les quelques disputes qui avaient pu éclater au sein de sa bande s’était vite apaisées sans que des coups regrettables soient portés. Si toutefois on omettait le terrible incident qui s’était produit deux jours auparavant. Mais le vieux capitaine était très fier de ses hommes. Et ce qu’ils allaient accomplir ce soir prouverait une nouvelle fois qu’ils étaient des hommes d’honneur, bien différents des mercenaires, aventuriers et autres pillards sans scrupules qu’on pouvait recruter dans les camps improvisés tout autour de la cité.
Archibald reporta toute son attention sur la ruelle et le marcheur solitaire. Même s’il savait que ces hommes ne lui feraient pas défaut, surtout en une pareille occasion, il commençait à se faire du souci. Bientôt, la rue déboucherait sur une place, et alors tout leur plan tomberait à l’eau.

Arnulf savait ce qu’il aurait à faire une fois sa besogne accomplie. Il n’avait guère de choix. S’il choisissait de rester, il mettrait ses compagnons en danger. Il lui faudrait donc partir. Ou trouver une mort digne. Compte tenu de ce qui l’attendait s’il survivait, la mort ne serait peut-être pas si terrible en fin de compte.
Des bruits de pas provenant d’en face le tirèrent de ses sombres pensées. Cela ne ressemblait pas à des pas humain, sauf si un humain pouvait peser une demi tonne. Mais si ces piétinements de géant pouvaient encore laisser planer quelques doutes, la silhouette qui émergea au bout de la ruelle se chargea de les dissiper. Arnulf cessa d’avancer.

L’homme en bas s’était arrêté. Devant le capitaine Liedermann et ses hommes, Josef Holzer se stoppa soudain lui aussi et indiqua de son épée l’extrémité de la rue. Pour l’instant Archibald ne distinguait rien, mais il aurait fallut être sourd pour ne pas entendre les bruits de pas en approche. Il trouvait d’ailleurs étonnant que personne ne les ait entendu plus tôt. Cependant l’heure n’était plus aux questions mais à l’action. Le capitaine se rapprocha de ses troupes pour leur donner ses instructions.
« Vous jèterez les filets dès qu’il sera à votre hauteur. Paré à tirer à mon commandement. Une fois de plus j’ai besoin de tout votre talent, messieurs. »
Tous hochèrent la tête et se mirent en place. De l’autre côté de la rue, un signe du poing de Leonhard lui annonça que eux aussi étaient en place. Archibald dégaina ses pistolets et les contrôla mécaniquement, sans même y prêter attention. Il avait répété ces même gestes tant de fois que ses mains se mouvaient instinctivement sur les deux armes finement ouvragées. Le vieux capitaine savait que ses hommes connaissaient leur affaire, toute l’opération ayant été prévu minutieusement à l’avance. Mais il savait aussi d’expérience que les dernières recommandations étaient très importantes pour ceux qu’on avait sous ses ordres. Elles leur indiquaient que leur commandant était toujours avec eux et qu’il maîtrisait la situation. Mais plus important encore, elles permettaient de se reconcentrer sur sa tâche et ainsi de diminuer ses craintes.

Arnulf, fils de Klaus l’étripeur de peaux-vertes, en avait vu d’autres. D’autant plus que, ayant eu deux jours plus tôt un avant goût de ce qui arrivait en face, il s’était préparé mentalement à ce qu’il allait apercevoir. Et pourtant, l’épéiste désormais manchot était pétrifié par ce qu’il voyait.
La créature devant lui aurait pu ressembler à un ogre, en tout cas de part sa taille et sa corpulence. Mais un ogre n’avait pas la peau violacée, pas plus qu’il ne se promenait presque entièrement nu, avec sur le dos quelques lambeaux de ce qui avait autrefois été des vêtements humains. De plus la créature était bien plus musclée que n’importe quel ogre. S’il n’avait pas perçu la bête plus tôt, c’était parce qu’elle devait alors être en train de festoyer, comme pouvait le laisser envisager la chose qu’il tenait dans sa main gauche et qui évoquait un skaven à moitié mâché. Le monstre posa ses yeux injectés de sang sur l’humain. Puis il jeta son repas au loin et son sourire carnassier révéla deux belles rangées de dents semblables à des poignards. Il avait visiblement trouvé un met plus à son goût.
Arnulf ne pouvait détaché son regard du visage de la créature qui s’élançait sur lui. Cette tête difforme n’avait désormais plus rien à voir avec celle qu’il connaissait encore quelques jours auparavant. Il en était à la fois terrifié et terriblement peiné. Mais le monstre avançait vers lui et il devait rebrousser chemin et courir.
Soudain tout lui paru clair et il refusa de s’enfuir. Il n’était plus de toute façon qu’un mort en sursis, alors il allait une dernière fois se rendre utile. La bête serait plus facile à neutraliser lorsqu’elle serait immobile et occuper. Le Reiklander implora à voie basse le pardon de Sigmar. Pour lui-même, mais surtout pour celui qui allait le réduire en pièces. Arnulf tourna son regard vers la droite, en direction des ruines en hauteur. Il aperçu le borgne chauve et barbu qui l’observait. De la tête il adressa un ultime salut à son capitaine, puis il fit face au monstre qui le chargeait.

Archibald avait vite compris les intentions d’Arnulf. Il aurait pu –il aurait du- lui ordonner de fuir, comme c’était prévu. Cela aurait seulement prévenu la créature de leur présence, Arnulf se serait tout de même fait massacré et l’opération aurait été un échec. Il le savait mais ne cesserait de s’en vouloir par la suite. Il aurait la conviction qu’à la place de l’épéiste il aurait certainement fait le même choix, mais cela ne suffirait pas à apaiser sa conscience.
Si ces hommes furent eux aussi troublés, en bons soldats disciplinés et expérimentés ils n’en laissèrent rien paraître, et deux grands et lourds filets tombèrent de chaque côté de la rue sur le monstre alors que ce dernier se saisissait d’Arnulf pour le broyer. Une main gigantesque arracha d’un coup sec la tête de l’homme comme s’il n’avait été qu’une poupée de chiffon. La créature lâcha le corps inanimé dont le sang inonda la terre battue lorsque les mailles de cordes s’abattirent sur lui. La bête était puissante mais stupide, et ses mouvements désordonnés l’empêtraient de plus en plus dans les filets.
« Tirez ! » hurla Liedermann tout en déchargeant ses deux pistolets.
Flèches, carreaux et balles de plomb percèrent la chair du monstre. Pourtant il se débattait toujours, les blessures décuplant sa rage, et il commençait à déchirer les cordages qui le retenaient prisonnier. Le capitaine jura à voix basse avant de crier :
« Halte ! Cessez de tirer ! »
Archibald descendit de sa position pour se retrouver dans la rue face au monstre en furie. Le lieutenant Holzer, comme à son habitude, l’avait aussitôt suivi. Plus d’une fois son bouclier avait détourné des coups destinés à son capitaine, et Liedermann ne comptait plus le nombre de vie qu’il devait à son officier. Archibald s’avança à distance raisonnable de la créature et tira dans la poitrine imposante, à l’endroit où devait se trouver le cœur.
Le monstre s’effondra enfin de tout son poids. Son sang se mêlait à celui d’Arnulf. Mais la bête respirait encore.
Contre toute prudence et ignorant les protestations de son fidèle lieutenant, Liedermann s’approcha de la tête de la créature. Il plongea son regard borgne dans les yeux rougeoyant de la chose agonisante. Peut-être espérait-il trouver dans ces yeux bestiales de la tristesse, ou de la reconnaissance, ou quoique ce soit d’un peu humain. Mais il n’eut que pour seule réponse un regard empli de haine et une énorme bouche découvrant ses crocs dans un grognement. Il détourné la tête, profondément dégoûté. Car comme tous ses hommes ici, comme Arnulf, il avait connu cette créature sous le nom de Rudolf. Rudolf, ancien épéiste du cinquième régiment du Reikland, servait encore sous ses ordres deux jours auparavant.
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